mercredi 14 décembre 2016

Du coût sociétal de l'absence de père

Une étude du King’s College de Londres, menée pendant trente-cinq années sur un échantillon de 1000 néo-zélandais montre que les plus mauvais résultats des tests à trois ans définissent un groupe de population adulte qui allait mener une vie troublée. L’étude a été publiée dans la revue Nature Human Behavior : les scientifiques du King’s College de Londres ayant suivi plus de 1000 enfants avant l’école jusqu’à l’âge de 38 ans, pour savoir s’il était possible de prédire qui allait mener une vie troublée. A l’âge de trois ans, chacun a subi un test de 45 minutes, destiné à évaluer son intelligence, son expression orale et ses compétences motrices, mais également ses niveaux de tolérance, d’agitation, d’impulsivité, de frustration et même de handicap social.
Trente-cinq ans plus tard, les chercheurs peuvent attester qu’un cinquième du groupe était l’objet de 81% des condamnations pénales, de 75 % des prescriptions de médicaments, de 33 % des prestations sociales de plus de 50 % des nuits à l’hôpital  et de 40 % des obèses…
De fait, il s’avère que c’est ce même cinquième de l’échantillon qui avait obtenu, petit enfant, aux tests, les résultats les plus mauvais.
Ainsi, 20 % de la population est le chaînon le plus coûteux de la société, à tous points de vue, santé, social ou judiciaire. Parce que ce petit segment démarre avec "moins de points" dans la vie en quelque sorte.
Rena Subotnik, directrice du Centre de psychologie des écoles et de l’éducation de l’American Psychological Association, en est persuadée: "Ce sont tous des traits qui peuvent être contrôlés et améliorés, donc, les identifier chez les jeunes enfants est un cadeau, toute la société en bénéficierait."
Outre le fait que des questions philosophiques se posent lorsque l'on parle de contrôle ou d'amélioration des enfants, le seul dénominateur commun statistiquement significatif de cette étude est que 77% des "enfants à problèmes" ont grandi sans père.
Cette étude montre clairement que la seule présence d'un père près de son enfant dès le plus jeune âge préviendrait une vie troublée de celui-ci et par conséquent permettrait un saut qualitatif pour l'ensemble de la société.

mardi 1 novembre 2016

Une jeunesse dans l'incapacité cognitive d'aborder la vie en société

Une étude de l'INSEE a montré que 50% des jeunes sans diplôme sont au chômage. Au delà des explications habituelles, contexte socio-économiques, mauvaises orientations..., il est devenu évident que de nombreux jeunes n'ont pas les outils cognitifs essentiels pour aborder le monde du travail et la vie en société. C'est ainsi que certains outils cognitifs qui étaient acquis vers l'âge de six ou sept ans, émergent désormais vers l'âge de huit ans voire pas du tout. Ceci résulte du fait que les enfants sont de plus en plus sollicités dans les sphères figuratives et perceptives de la connaissance (jeux video par exemple) et de moins en moins dans les sphères opératoires, liées à la compréhension. C'est ainsi que de nombreux enfants présentent des dysfonctions importantes des structures logiques de la pensée. Les adolescents entre 12 et 16 ans ne disposent plus des structures cognitives nécessaires à la logique formelle et abstraite et ne sont pas en capacité de s'adapter à la réalité. Ainsi privés d'organisation structurée de la pensée, les jeunes vivent leurs pulsions à l'état brut sans relativiser leur jugement et n'ont ainsi aucune analyse, aucune compréhension de la gravité de leurs actes et de leurs conséquences. Par ailleurs, certains jeunes diplômés sont incapables de s'adapter au cadre professionnel dans lequel ils doivent évoluer. Les psychologues cognitivistes rappelle que face à ces problèmes, le principe d'autorité est essentiel. Ce principe d'autorité, qui peut être apporté par les parents, doit être valorisé et redevenir un guide pour l'avenir des enfants en donnant du sens aux connaissances acquises et éventuellement rédiger des observations sur un carnet de notes. Il devient urgent de rendre à une partie des enfants les structures de base de la pensée qui leur manquent dans un monde où ils sont de plus en plus désorientés.